L’intelligence artificielle générative (GenAI) suscite un intérêt croissant et pourrait marquer le début d’une nouvelle ère technologique. Si la France et l’Europe semblent en retard par rapport aux États-Unis et à la Chine en matière d’IA, la GenAI pourrait changer la donne. De nombreuses initiatives, publiques et privées, visent à combler ce retard, mais les investissements se concentrent principalement sur la recherche. Les grands groupes du CAC 40 investissent également massivement dans la R&D pour créer des modèles fondationnels français ou étrangers.
Cependant, la principale difficulté réside dans le transfert de l’IA des laboratoires vers le terrain. La GenAI pourrait-elle prolonger cette situation ? Bien que cette technologie offre de nombreuses possibilités, elle risque de détourner les entreprises de leur stratégie data et IA établie depuis des années. Les modèles de langage de grande taille adoptent une approche universelle qui néglige parfois les cas d’usage métier spécifiques.
Il est essentiel de ne pas négliger les opportunités offertes par des technologies plus matures telles que le deep learning, prêt pour un déploiement à grande échelle. Les investissements exclusifs dans la GenAI pourraient priver les secteurs industriels de ces technologies prêtes à l’emploi, telles que la vision par ordinateur, capables de transformer les entreprises et d’améliorer l’environnement.
Les récents engagements d’Emmanuel Macron en faveur de l’IA offrent une chance de renforcer l’industrialisation et le déploiement de ces technologies en France et en Europe. Il est crucial d’intégrer la GenAI de manière stratégique pour renforcer les opérations existantes, favoriser la croissance et améliorer la compétitivité à long terme. Plutôt que de suivre aveuglément la tendance, les entreprises sont invitées à adopter l’innovation de manière réfléchie pour un succès durable.